Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, affirme que la troïka européenne (E3) et les États-Unis perdent leur crédibilité sur la question de la non-prolifération des armes nucléaires en gardant le silence sur l'intensification des travaux d'Israël sur le site du réacteur nucléaire de Dimona.
Araghchi a fait cette remarque dans une publication sur son compte X, vendredi 6 septembre, après que des experts ont analysé des images satellites et rapporté l'intensification des travaux de construction d'un nouveau bâtiment important sur un site central du programme d'armement nucléaire israélien. Selon eux, il pourrait s'agir d'un nouveau réacteur ou d'une usine d'assemblage d'armes nucléaires.
Les travaux menés au Centre de recherche nucléaire Shimon Peres du Néguev, près de Dimona, ravivent les interrogations sur le statut largement reconnu d'Israël comme la seule entité possédant des bombes nucléaires en Asie de l’Ouest.
Dans son message, Araghchi a réitéré les avertissements répétés de l'Iran, selon lesquels l'« hystérie » occidentale concernant la prolifération des armes nucléaires en Asie de l’Ouest était
entièrement artificielle.
« L'enjeux, selon eux, n'est pas l'existence – ou l'expansion – d'arsenaux d'armes atomiques. Il s'agit de savoir qui peut progresser scientifiquement, même avec des programmes nucléaires pacifiques », a écrit le haut diplomate iranien.
Il n'est pas donc surprenant, a-t-il poursuivi, qu'un « silence assourdissant règne en Occident face au développement manifeste du seul arsenal d'armes nucléaires de notre région : les armes nucléaires détenues par leur allié génocidaire [Israël] ».
« Les pays du trio européen (Grande-Bretagne, France et Allemagne) et les États-Unis sont peut-être dans le déni, mais leur silence les prive de toute crédibilité sur la question de la non-prolifération », a souligné Araghchi.
Des images prises le 5 juillet par Planet Labs PBC montrent l'intensification des travaux de construction sur le site de fouilles. D'épais murs de soutènement en béton y ont été installés qui semble comporter plusieurs étages souterrains. Des grues se dressent au-dessus.
Il est largement admis qu'Israël fabrique ses armes nucléaires à l'aide d'un réacteur à eau lourde, qui produit du plutonium pour les bombes atomiques et du tritium pour accroître leur puissance explosive.
Le régime israélien et son plus fidèle allié, les États-Unis, ont refusé de commenter sur ce sujet, adhérant à la politique israélienne consistant à ne pas confirmer ni nier l'existence de son arsenal nucléaire.
L’accélération des travaux sur le Centre de recherche nucléaire Shimon Peres intervient alors que le régime sioniste a lancé une agression flagrante et non provoquée contre l'Iran le 13 juin, assassinant de nombreux commandants militaires de haut rang, des scientifiques nucléaires et des citoyens ordinaires.
Plus d'une semaine plus tard, les États-Unis se sont joints à l'agression en bombardant trois sites nucléaires pacifiques iraniens, un acte qui constitue une grave violation de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Israël posséderait entre 200 et 400 ogives nucléaires, ce qui le positionne comme le seul détenteur d'armes non conventionnelles en Asie de l'Ouest.
Cependant, le régime sioniste a systématiquement refusé d’adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et n’a pas autorisé les inspections internationales de ses installations nucléaires, bénéficiant du soutien diplomatique constant des États-Unis.